Hausse alarmante des suicides chez les pères séparés : un problème de santé publique ignoré

Chaque année, près de 1 300 pères séparés se donnent la mort en France, un chiffre dramatique qui reste largement ignoré dans le débat public. La souffrance des pères privés de leurs enfants, mais aussi celle des enfants eux-mêmes, a été mise en lumière lors d’un échange sur Sud Radio.

Un constat glaçant

Selon les intervenants, 2 millions d’enfants ne voient pas régulièrement leur père et environ 600 000 ne le connaissent pas du tout. Dans 80 % des cas, la garde est confiée à la mère après une séparation. Pour certains pères, cela signifie un éloignement quasi total, parfois renforcé par des déménagements géographiques unilatéraux de l’autre parent.

« Respecter les droits et les devoirs des pères, c’est aussi protéger les droits fondamentaux des enfants. »

Quand la loi fragilise le lien père-enfant

Les intervenants soulignent que la législation actuelle permet à une mère de partir vivre à plusieurs centaines de kilomètres, sans l’accord du père, entraînant des conséquences lourdes sur la relation parent-enfant. Dans ces situations, les enfants deviennent les premières victimes, ballottés entre les décisions des adultes et les contraintes matérielles.

Certains dénoncent également l’usage abusif d’accusations infondées, parfois mobilisées dans des contextes de conflit parental, contribuant à l’effacement progressif de la figure paternelle. L’application du « principe de précaution » quand bien même les accusations sont infondées, permet alors d’effacer instantanément le père de la vie de ses enfants.

Création d’un délit d’entrave parentale ?

Parmi les pistes évoquées, on retrouve la création d’un délit d’entrave parentale, destiné à sanctionner les situations où un parent empêche volontairement l’autre de voir ses enfants. La reconnaissance officielle de l’aliénation parentale apparaît également comme une nécessité pour protéger les enfants utilisés comme instruments de conflit.

Une question de société

Au-delà de la souffrance des pères, c’est toute une génération d’enfants qui se trouve fragilisée, avec des conséquences psychologiques lourdes, des dépressions et les cas extrêmes des suicides aussi pour les enfants à l’adolescence. Les intervenants appellent à un changement de paradigme : promouvoir la garde partagée, responsabiliser les deux parents, et dépasser les stéréotypes qui cantonnent encore trop souvent la femme à son seul rôle de mère.

Un débat qui interpelle : comment garantir, après une séparation, le droit fondamental de chaque enfant à grandir avec ses deux parents ?

Références

1. The Impact of Parental Alienating Behaviours on Mental Health (Verhaar et al., 2022) – Étude sur les effets des comportements d’aliénation parentale sur la santé mentale des enfants et jeunes adultes (https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9026878/).

2. Perceived parental support in childhood and adolescence and suicidal ideation in young adults: i-Share study (Macalli, Tournier, Galéra, 2018) – Étude menée sur plus de 10 000 étudiants français montrant le lien entre faible soutien parental et idées suicidaires (https://bmcpsychiatry.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12888-018-1957-7).

3. Parental Alienation: A valid experience? (Meland et al., 2023) – Analyse de la reconnaissance de l’aliénation parentale comme expérience vécue par les enfants et les parents (https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11292963/).

4. Empirical research on parental alienation: A descriptive literature review (Marques et al., 2020) – Revue de la littérature scientifique (2000–2018) sur l’aliénation parentale (https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0190740920319952).

5. Travaux de Malin Bergström et collègues – Plusieurs études suédoises montrent que la garde partagée favorise le bien-être psychologique et social des enfants (https://en.wikipedia.org/wiki/Malin_Bergstr%C3%B6m).

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